【悲報】パリ-ベルリン夜行列車、SNCFが廃止→民間が復活へ！59ユーロから

Faute de subvention publique, la SNCF et ses partenaires stopperont cette liaison en décembre. Mais la demande est là, estime European Sleeper qui lance une campagne de financement.

Sera-t-il possible de prendre à nouveau un train de nuit entre Paris et Berlin? Rappelons que l’État français a décidé de supprimer la subvention annuelle d’aide au démarrage à la SNCF pour ces trains (5,3 millions d’euros par an), estimant que l’offre n’est pas viable avec trois allers-retours par semaine.

Sans cette aide, l’autrichien ÖBB et l’allemand DB (qui opèrent la ligne en partenariat) n’entendent plus assumer les déficits seuls, la liaison doit donc s’arrêter le 14 décembre prochain (soit deux ans après sa relance) malgré son succès avec un taux de remplissage moyen de 70%.

Si le sort de cette ligne n’est pas complètement scellé (un amendement au budget 2026 prévoyant le retour de cette subvention publique), un autre opérateur pourrait prendre le relai.

A partir de 59 euros?

La coopérative belgo-néerlandaise European Sleeper qui exploite déjà un train de nuit entre Bruxelles, Berlin et Prague annonce ce mercredi son intention de proposer trois allers-retours par semaine à partir de fin mars 2026.

“Avec nos futures liaisons vers Barcelone et Milan, la connexion Paris–Berlin reflète parfaitement notre mission: relier l’Europe de nuit, de manière plus confortable et durable”, peut-on lire sur leur site.

Les billets seront mis en vente à partir du 16 décembre avec des prix qui seraient proposés à partir de 59 ou 69 euros.

Il faut dire que l’arrêt de cette ligne par la SNCF et ses partenaires a suscité une belle polémique et une forte mobilisation. D’abord parce qu’il s’agit de la seule ligne de nuit internationale au départ de Paris, ensuite parce que le train de nuit suscite une adhésion pour ses vertus écologiques face à l’avion ou la route. Le collectif Oui au train de nuit a ainsi lancé une pétition qui rassemble 92.000 signatures tandis que de nombreux élus de tout bords plaident pour son retour.

“Cette annonce est très encourageante. Mais l’essor des trains de nuit ne peut pas reposer uniquement sur des acteurs privés, aussi volontaristes soient-ils. Nous attendons donc que le Parlement français vote des crédits suffisants pour déployer un réseau ambitieux de trains de nuit, en France et en Europe… à commencer par le maintien de la ligne Paris-Vienne”, commente Alexis Chailloux, responsable Transports du Réseau Action Climat.

Des questions

Il faut en effet être prudent. European Sleeper est une coopérative dont le financement repose notamment sur des investisseurs particuliers au nombre de 6.000 à date avec un montant collecté de 1,7 million d’euros. Pour parvenir à consolider une offre vers Berlin, la compagnie aura besoin de fonds. Elle lance d’ailleurs une campagne de financement dédiée avec un ticket d’entrée de 280 euros.

“Notre troisième campagne de financement participatif nous aidera à faire revivre la ligne historique de train de nuit entre Paris et Berlin d’ici la fin mars 2026”, explique-t-elle.

Pour réduire ses coûts d’exploitation, la ligne d’European Sleeper passera au nord avec un arrêt à Bruxelles afin de s’interconnecter avec son offre existante, au lieu de Strasbourg et Francfort.

Des trains-couchettes loués

L’opérateur mise sur la capacité pour atteindre l’équilibre financier. “Nous pourrons augmenter le nombre de passagers grâce à une capacité supérieure à celle du Nightjet (le train opéré par la SNCF, la DB et ÖBB, NDLR). Les ÖBB exploitent 12 voitures au départ de Paris, mais le train se divise ensuite vers Vienne puis Berlin. De notre côté, nous disposons de 12 à 14 voitures qui circuleront directement jusqu’à Berlin, avec une capacité de 600 à 700 passagers”, explique au Guardian, Chris Engelsman, le co-fondateur.

Il y a aussi le problème du matériel roulant (voitures couchettes) très difficile à trouver qu’il soit neuf ou d’occasion. Pour le moment, European Sleeper loue des voitures-lits datant des années 1990 en Allemagne et maintiendra ce modèle pour le Paris-Berlin. “Le niveau de confort est assez comparable à celui du Nightjet actuel”, affirme le dirigeant.

Enfin, il faudra que tout soit bien calé entre la France, la Belgique et l’Allemagne. Rappelons qu’European Sleeper avait eu l’ambition début 2025 de lancer un Bruxelles-Venise de nuit. Le premier train n’avait pas pu passer la frontière italienne, les autorités estimant que la compagnie n’avait jamais reçu les agréments pour circuler… Finalement, l’offre a été abandonnée.